Le manga du jour m’est restĂ© en travers de la gorge, en travers comme la mer Ă boire, salĂ© comme un poisson sec qui vous Ă©cĆure et vous donne envie de vous rincer la bouche Ă l’eau claire.
Sous prĂ©texte de crĂ©ation artistique, on voit parfois certains mangaka exprimer une xĂ©nophobie qui fera toujours dĂ©bat auprĂšs de ceux qui ne l’ont jamais vraiment vĂ©cu.
Ce racisme est vicieux car toujours exprimĂ© de maniĂšre Ă rendre l’affirmation contestable, l’interprĂ©tation biaisĂ©e jusqu’Ă nous faire douter de notre ouverture d’esprit. On pourrait se dire qu’on voit le mal partout, voir que l’on se victimise Ă ne pas accepter d’ĂȘtre la cible d’un humour qui n’en est pas un.
Demi-humain
Lorsque j’ai vu des hommes cafards dans Terraformars, leur aspect ne prĂȘtait pas Ă confusion, Ă l’instar des Kimera Ants de Hunter X Hunter ou d’autres ĂȘtres hybrides dans de nombreuses productions japonaises, on a l’impression de voir des mutants, des insectes humanoĂŻdes n’ayant pas une apparence physique qui les renvoie Ă un groupe ethnique en particulier. Ce qui n’est pas le cas de Giganto Makhia, un manga de MIURA Kentaro, le mangaka Ă lâorigine du mythique Berserk.
Cette histoire s’inspirant librement de la mythologie grecque se dĂ©roule 100000 ans aprĂšs « La Grande Destruction », une guerre supranationale qui a nettement fait baisser la population mondiale. Les survivants n’ayant pas tirĂ© les leçons de la guerre, ce manga nous dĂ©taille la lutte acharnĂ©e qu’ils se livrent pour les restes du monde d’avant.
En ces terres dĂ©vastĂ©es par « La Grande Destruction », subsistent 3 types d’ĂȘtres vivants, les titans qui comme leur nom l’indique mesurent la taille d’un gratte-ciel, les humains, race Ă laquelle appartiennent nos personnages principaux, Prome la mystique et Delos le gladiateur et enfin les demi-humains qui me posent clairement un problĂšme que certains trouveront cosmĂ©tique.
En effet, contrairement aux mutants de Terraformars ou de Hunter X Hunter, l’apparence des demi-humains nous renvoie Ă un type bien dĂ©fini de la population humaine, un peuple de culture Indo Africaine, comme la pĂ©ninsule arabique et l’Afrique de l’est les ont connus, croisĂ© gĂ©nĂ©tiquement avec des scarabĂ©es. Leur aspect, leur couleur de peau, leur coiffure, leur cheveux crĂ©pus ne laissent que peu de place au doute sur ces « demi-humains » ressemblant Ă une expĂ©rience gĂ©nĂ©tique que des scientifiques du GĂ©nĂ©ral Von Throta auraient pu mener sur les peuples HĂ©rĂ©ro et Namas.
Lisez ce manga pour vous faire votre propre idée.
Pour ma part, il mâest difficile de juger une Ćuvre servie par une aussi belle palette graphique lorsqu’elle vous heurte aussi frontalement, cherchant Ă imprimer dans la substance de votre ĂȘtre la part d’animalitĂ© qui vous rend infĂ©rieur Ă l’autre.